Little Bell Fairy

Quand on est enfant on fait tous des promesses , ces fameux "croix de bois, croix de fer" , les "promis juré" qui au fil du temps disparaissent et perdent leur valeur. On a tous eu des meilleurs amis avec qui on s'était promis de grandir ensemble , que rien ne nous separerait. On a tous eu ces projets un peu fous de devenir dresseur de fauves , astronaute, pompier, danseur professionnel ...Quand j'étais enfant je rêvais d'etre Daktari, Indiana Jones, Mowgli ...puis d'autres vinrent m'inspirer , je me voyais en Jane Goddall sauvant les primates et vivant avec eux, en Marine Jacquemin faisant découvrir des contrées lointaines à mes concitoyens par mes reportages ...

Les astronautes sont devenus controleur de gestion ou directeur marketing...Moi j'avais des envies et des projets plein la tête, trop peut être ...: 
" tu veux soigner des animaux ? il faut faire S et faire veto.  Mais vu ton niveau en  maths c'est impossible tu devrais renoncer "

"Journaliste? mais c'est pas un métier ! A moins d'être brillante c'est impossible de percer. C'est pas avec tes clichés que tu auras un Pullitzer" 

"Archéologue ? mais enfin tu n'es pas assez sérieuse pour ca " ...

"et si tu trouvais un vrai métier ?" 

Autant de petites phrases pas méchantes et souvent chargées de bonnes intentions mais qui comme l'eau sur un rocher ont fini par éroder mes projets , à réduire ma détermination que je croyais sans faille à l'état de tas de sable . Je me suis crue longtemps anormale de ne pas être fichue de rentrer dans une case bien rassurante pour tout le monde, de ne pas trouver ma place . J'ai essayé avec beaucoup de bonne volonté . Je suis passsée par la case assistante commerciale , puis conseillère commerciale dans une banque...

Moi enfermée dans un bureau sans même une plante ... moi parlant de profit , de rentabilité, d'objectifs commerciaux, de primes...Moi courant après le temps, l'argent et oubliant l'essentiel. Moi commettant la pire des trahisons , reniant les promesses faites à l'enfant que j'avais été. Au cours des ces années , j'ai oublié d'être heureuse, de protéger mes rêves, mes projets, j'ai laissé le monde autour de moi me façonner, grignoter petit à petit ma personnalité. Je me suis laissée enfermer dans une case . Je me suis laissée convaincre par cette fausse sécurité qu'on éprouve à être dans le rang, à être normal. Je me suis enfouie dans cette normalité à en étouffer, à la vomir littéralement . Quelle était l'issue ? Laisser les faux semblants et le dégout de soi m'étouffer , craquer comme une digue face un flot bien trop fort pour moi, alors je me suis laissée submergée . Mes rêves, mes espoirs, mes souvenirs , toutes ces promesses non tenues m'ont explosé au visage et ont réduit mon coeur en cendres. L'impression d'être passé à côté de sa vie, de s'être complétement planté. La remise en question peut être fatale pour certains . J'ai construit un mur blindé autour de moi pour que personne ne voit à quel point j'étais en ruines, ne surtout pas montrer la moindre faille. Aucune main tendue s'il y en avait eu , n'aurait pu m'atteindre .
Certaines personnes sont des bulldozers et franchissent les murs même les plus épais . Elles évacuent vos gravats sans ménagement et vous reconstruisent pierre après pierre ...  Aujourd'hui , les fondations sont encore branlantes et on ne sait pas trop à quoi l'édifice va ressembler...Combien d'années perdues à vouloir être ce que je ne suis pas ? Je ne suis pas normale, je ne rentre dans aucune case, oui c'est angoissant d'être le seul poisson à nager à contre courant, c'est épuisant... et puis on se rend compte qu'on est plusieurs à nager à contre courant, à lutter contre le flot. On fait parfois de belles rencontres, des gens qui sortent du lot, qui vous élèvent nous rappellent nos promesses et nous aident à les tenir.
Les phrases qu'on entend comme un coeur qui bat, résonnent en nous : 

"tu peux le faire" , " je crois en toi" ," essaye " , "recommence" , "ne baisse pas les bras"... Ces phrases percent jours après jour le mur, cimentent les ruines. 

Je ne suis pas normale, je ne rentre dans aucune case , je suis un vrai champ de ruines mais je me reconstruit. Le reflet de l'enfant que j'étais m'aide à me souvenir à quoi je devrais ressembler aujourd'hui. 
Je suis l'archéologue en charge de ma propre histoire, je suis finalement Jane Goddall protégeant mes rêves comme une espèce en voie d'extinction , je suis cette journaliste en quête de choses à partager, de dénoncer les maux qui rongent notre monde . 
Aussi sûrement que la pollution détruit à petit feu notre planète, le conformisme nous tuera si nous ne nous élevons pas contre, si nous perpétuons ce cycle avec nos enfants . Si nous continuons à leur enseigner par la négative, à leur résumer la vie à un " tu ne peux pas " et leurs envies à un "c'est impossible" . 

 

 

Enfant de nulle part ,
Je viens d'ici , d'ailleurs, de tellement loin , juste à côté.
Une graine emportée par le vent , mes ancêtres racines m'offrent une terre d'accueil.

Je pousse dans le même jardin , me laisse porter au fils des saisons.
Insouciante face au soleil , je ne vois pas passer le temps.
Les étés , les hivers passent et je ne vis que dans le printemps.

Les arbres si forts qui m'abritent perdent leurs feuilles ,
Le tronc craque sous le souffle du vent et le poids des ans.
Au creux des racines , je pousse , premiers bourgeons,
Premières fleurs.

Pour moi cette forêt bienveillante est éternelle ,
Dans la douceur de l'humus, je suis à l'abri.
Je ne vois ni les caprices du temps , ni les ans
Accomplir leur oeuvres .
Pour moi c'est toujours le printemps.

Je ne suis qu'une enfant .

Mais les hivers passent , le temps laisse sa marque.
Je perd mes grand - parents.
Mes racines, ma sève , ma source.

De vous qu'ai je connu?
Ai je seulement pris le temps?
Je me suis nourrie de votre tendresse,
J'ai poussé dans votre amour .
Je vous ai connu forts et fiers .
Comment étiez vous enfants?
Quel vent vous a amenés ici?
Quelle forêt vous a vu grandir?
J'ai manqué de temps.

 

La vie nous ment ,
J'ai cru que vous vivriez mille ans ,
Je vous ai cru éternels ,
Je n'ai pas pris le temps de voir de quel bois vous étiez faits,
Vous, mes grands parents.

Quelle empreinte la vie a t elle laissé sur vos coeurs d'enfants?
Comment étaient vos parents?

Aujourd'hui je grandis dans vos ombres,
Je suivrai votre voix .
Il y a des questions sans réponse .
Il reste toujours des pourquoi.

Qu'importe d'où je viens, je sais où le vent m'a posée.
Au creux de vous, mes racines, ma terre .
Vous m'avez fait poussée .

Aujourd'hui vous êtes encore là , tout près.
Ma forêt , mon oxygène , ma famille me fait respirer.

La tête frôlant les nuages ,
Toujours s'elever pour atteindre ses rêves.

Les deux pieds sur terre, ne pas oublier d'où l'on vient,
Etre là pour les siens
Là où le  vent m'a posée, à vos côtés...

 

Depuis l'enfance je suis habitu�e des gamelles en tous genres ... v�lo, escalade, v�lo encore, en cours de sport, dans la cour de r�cr� tour simplement.... Mais c'�tait jusqu'a la semaine derni�re. Tous les facteurs cl�s �taient reunis : la pluie, un escalier en bois humide et glissant , moi distraite et avouons le passablement agac�e d'avoir mis plus d'une heure pour ne pas arriver � destination ...rajoutez une bonne trentaine de personnes dans le m�me �tat de nerfs , press�es de descendre le fameux escalier... Le r�sultats de cette belle �quation donne : moi bouscul�e ,perdant l'�quilibre, ne pouvant me rattraper � rien, devalant t�te la premi�re les dix derni�res marches... L�vres en sang, le dos et les tibias en compote. Je m'en sors sans point de suture, fracture � part mon amour propre bris� en plein de petits morceaux car cette chute n'avait pas la classe d'une cascade de cin�ma..Ce n'�tait qu'un lamentable vautrage . Quinze jours apr�s mes l�vres ont perdu leur effet botox� , les hematomes ont une teinte oscillant entre le jaune verdatre et un mauve assez tendance.... Quinze jours apr�s , je descend les escaliers en me tenant � la rampe et en marmonnant que les gens sont des sauvages... une chute et me voil� transform�e en vieille femme !

une heure pour un trajet de 30 minutes en temps normal...et je ne suis toujours pas arriv�e...j'h�site s�rieusement � "emprunter" un cheval � l'hippodrome juste � c�t� de l� gare : �a pollue pas, �a avance contrairement � mon train et serais d�barrass�e des petits cons qui beuglent depuis une heure....

Hmm la technologie nous r�serve tellement d'instants de bonheur... Prenons l'exemple de la f�e qui change d'op�rateur t�l�phonique au bout de 15ans pour aller chez celui soit disant �lu num�ro 1 par les consommateurs: je d�couvre le bonheur de passer de la 3G � l'�quivalent de d�bit d'un modem des ann�es 90. Je me surprend m�me � me dire que si on m'appelle je ne pourrais plus recevoir de mails ni de sms... Deuxi�me exemple : la f�e bloqu�e dans les transports en raison d'un incendie en gare de pontoise ayant flingu� le r�seau �lectrique de ma ligne. Du coup toute f�e que je suis , je tape ce message que je ne pourrais sans doute m�me pas poster vu que , si vous avez suivi, je n'ai pas de r�seau.... ya pas � dire c'est beau la technologie... si �a ne marche pas , j'enverrai un pigeon voyageur pour pr�venir mes proches que je rentre � cheval....

Moi qui regardais "tous ces cons " avec leur iphone, leur ipad etc... je viens de céder à la tentation de cette pomme ma foi bien appétissante... Pas de trop grosse folie non plus , j'ai investi dans un ipod vu que mes MP3 classiques
(dont je ne dénoncerai pas la marque), me lâchent les uns derrière les autres.

Comme je ne respire en partie que grâce à la musique et que j'aime la liberté d'expression , j'ai opté pour 150 Go de champ libre où peuvent se cotoyer Tupac , Notorious BIG , Sophie Ellis Bextor, Whitney Houston et Rachmaninov...

Je fais remonter à la surface des petits sons qui nageaient dans les eaux troubles de mes souvenirs...

20 ans de musique tiennent dans cette petite chose, 20 d'éducation de mes petites oreilles pour les rendre toujours plsu exigeantes, pour trouver LA note, LE son qui fait vibrer... Qui a entendu "I got a woman" chantée par Ray Charles ne peut plus l'entendre interprétée par un autre , le frisson n'y est plus ...Il y a des voix, des harmonies qui vous font vibrer jusqu'à l'âme, des voix qui nous accompagnent toutes notre vie, certaines berceront toujours mes tympans...

Mes oreilles ne se reposent jamais, elles vivent à 200 % car elles n'auront jamais assez de toute une vie pour découvrir toutes les musiques du monde. Alors la nuit , elles cherchent , découvrent, enregistrent, partagent et parfois voyagent dans l'année . Quand elles passent les frontières , elles font de jolies rencontres comme OKA, Jarle Bernhoft...En ce moment , elles cherchent la prochaine destination.

 

Et puis pourquoi pas? Voilà ce qui me trotte dans la tête depuis plusieurs semaines. Pourquoi ne pas se remettre à l'écriture, exercice simple que je pratique tout les jours en pianotant dans mon PC au boulot mais plus sympa quand on le fait pour soi.

Et c'est justement là le coeur du problème , trois ans à ne plus prendre de temps pour soi, voilà ce qui s'est passé.
Donner du temps à la mauvaise personne, se laisser écraser, se perdre . Un matin on se réveille et on ne se reconnait plus dans la glace. Au lieu de la fille pleine de caractère et de projets, on est devenue "bobonne", une serpillère à se mettre plus bas que terre. Les projets? oubliés. Alors on se dit qu'on accepte de ne plus rien avoir avoir soi même et de se renier toute sa vie pour jouer au couple "heureux" , soit de redevenir soi même. On retrouve la force de dire "merde" , de s'affirmer, se relever la tête. Toute l'énergie que nos proches ont mise en nous revient à la surface.

Le jour où je décide de tout reprendre en main, je vois une photo de moi enfant avec mes parents. Et ça fait sans doute cliché , mais me rappeler l'énergie qu'ils ont mis à prendre soin de moi,à m'aider à me construire me donne la force de faire mes cartons et de partir.

Je redeviens la personne que j'apprécie , et je peux marcher la tête haute.

J'ai perdu cinq ans mais j'ai compris pas mal de choses et surtout le sens profond du "mieux vaut seule que mal accompagnée" . Mais que c'est vrai!!!! Comment ai je pu seulement en douter?!

Au fond je ne me suis pas retrouvée seule, une sorte de parachute doré s'est déployé. Les amis, la famille, amortissent les chutes les plus rudes, mieux , ils nous élèvent.

Je plane au sommet de l'Everest après avoir fait de la spéléo humaine.

Petite célébration d'un retour à la surface!

Fuck ...je vieillis... mais bon l'avantage c'est que plein de gens gentils ont pensé à moi aujourd'hui. :)

PAS ENVIE DE VIEILLIR ..!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

c'est mon syndrome de Little Bell Fairy qui me travaille... c'est tout pourri le mois d'octobre, il fait froid, il fait gris, ca me soule.... voilà pas envie de parler . Je reparlerai quand je serai devenue encore plus vieille.

La fée veut des tas de choses en ce moment... C'est assez curieux cette tendance de tout vouloir justement quand on n'a plus une thune pour se payer un croissant. C'est toujours quand on atteint des plafonds plus que négatifs financièrement que l'on voudrait avoir un ordinateur, des meubles, un reflex numérique... Mais au fond on s'en fout parce que le seul truc qui reste quand l'argent fout le camp c'est les ami(e)s...;)